Plan national d’adaptation au changement climatique : les 10 résolutions forestières

Mardi 15 juin, le rapport préliminaire du plan national d’adaptation au Changement Climatique (PNACC) contenant plus de 200 recommandations d’adaptation, a été remis à la secrétaire d’État chargée de l’Écologie.

Ce rapport a fait l’objet d’une concertation de janvier à juin, à laquelle FNE a participé et contribué en apportant 35 fiches de recommandations émises par ses pôles, réseaux et missions. La forêt est à la fois menacée et source de solutions face aux changements climatiques. Neuf fiches pour une forêt résiliente et à même de limiter les conséquences des changements climatiques ont été proposées par le Réseau Forêt (résumés ici).

Il ressort du rapport 10 recommandations visant à assurer une meilleure connaissance et un suivi des impacts du changement climatique sur les écosystèmes forestiers et à intensifier la R&D sur l’adaptation des forêts dans toutes ses dimensions.



D’une manière générale « l’adaptation » peut déboucher sur des politiques radicalement différentes. Lecture de ces recommandations par le Réseau Forêt :



ı Recommandation n°94 : Collecter les données écologiques, promouvoir et organiser leur disponibilité, ainsi que le suivi des impacts sur les écosystèmes. => Ok



ı Recommandation n°95 : Poursuivre et intensifier la recherche-développement sur l’adaptation des forêts au changement climatique. => S’accorder sur l’orientation des recherches et de ne pas laisser de côté des pistes d’adaptations « douces » au profit de modifications globales sans possibilité de retour en arrière.



ı Recommandation n°96 : Appuyer les politiques nationales d’adaptation des forêts au changement climatique sur des démarches locales et concertées. => Cette recommandation est dans la droite ligne des conclusions du Grenelle de l’environnement. Il est nécessaire de se baser sur les contextes forestiers locaux avec une approche fine des problématiques. Les réflexions à propos du bois énergie sont actuellement parmi les principales pistes à développer avant tout localement, en lien avec la ressource existante.



ı Recommandation n°97 : Favoriser l’adaptation des peuplements. => Conserver les écosystèmes. En effet, un peuplement n’est pas uniquement constitué d’arbre mais forme un ensemble fonctionnel. L’écosystème sol notamment doit être replacé au cœur des réflexions.



ı Recommandation n°98 : Conserver et adapter les ressources génétiques forestières. => Favoriser les mélanges de provenances et d’essences locales avant l’introduction de nouvelles essences exotiques. La plasticité des essences indigènes est encore mal connue.



ı Recommandation n°99 : Adapter la gestion à l’évolution de la productivité forestière. => La quantité ne fait pas tout, la production de bois de qualité doit être au cœur de la réflexion. Il est nécessaire de regarder dans d’autre direction que le seul raccourcissement des rotations et de prendre en compte l’impact physiologique des changements climatiques, qui à terme risque d’entrainer une baisse de la productivité.



ı Recommandation n°100 : Préserver la fonction de protection des forêts vis-à-vis des risques naturels. => Ok



ı Recommandation n°101 : Prévenir un risque accru d’incendies. => Intégrer des réflexions d’aménagement de l’espace et de composition des peuplements.



ı Recommandation n°102 : Gérer les conséquences en forêt des évènements climatiques exceptionnels. => Maintien de stocks « tampon » sur les sites de transformation pour gérer les épisodes de crises. Promouvoir le séchage naturel du bois peu énergivore qui permet de retarder la mise sur le marché en cas d’affluence de matériau.



ı Recommandation n°103 : Améliorer la couverture des sylviculteurs contre les aléas climatiques, via le développement de systèmes assurantiels (en quantité et en qualité). => Ces dispositifs doivent favoriser les pratiques à moindre risques.



Pour télécharger le rapport, c’est ici (éléments sur la forêt pages 67 & 68).