Résultat des travaux de FNE sur l’équilibre forêt-faune

L’équilibre forêt-faune correspond à la bonne adéquation entre les populations de grands herbivores vivant en forêt et les capacités d’accueil du milieu forestier qui les abrite. FNE s’est engagée dans une réflexion sur ce thème qui a abouti à la réalisation de deux documents.

Dans le secteur forestier français, la question de l’impact des grands herbivores [1] sur les forêts et des conséquences sylvicoles est une préoccupation croissante. Au sein de la société, ce sujet suscite de multiples débats et controverses (d’ordre philosophique, éthique, social, écologique, politique, etc.).

FNE a tout d’abord produit une note de contexte afin de faire un état des lieux de la situation actuelle dans les forêts françaises de métropole et de la connaissance sur ces questions. Après la dynamique récente des populations d’ongulés sauvages en France métropolitaine, les impacts écologiques et économiques de ces espèces sur les forêts y sont présentés, ainsi que les solutions actuellement mises en œuvre pour maintenir l’équilibre forêt-faune.

Puis, une enquête à destination des associations fédérées à FNE a été menée afin de recueillir leurs avis, retours d’expérience et propositions. La synthèse de cette enquête met en évidence que :

1. Sur le plan technique :

• Les pratiques sylvicoles telles que le mélange d’essences, la régénération naturelle, et la futaie irrégulière doivent être promues pour limiter les dégâts occasionnés par la faune sur les arbres ;
• Le retour des prédateurs des ongulés sauvages (loup et lynx) contribue à la régulation de ces populations, des actions pédagogiques doivent être menées afin qu’ils soient mieux acceptés et respectés de tous ;
• Des modifications sont nécessaires dans les pratiques actuelles de chasse afin de mieux respecter les animaux et mieux contribuer à l’équilibre des populations ;
• L’affouragement et l’agrainage (nourrissage artificiel des animaux) doivent être encadrés strictement voire interdits car ils entretiennent le déséquilibre entre les effectifs d’ongulés sauvages et leur milieu.

2. Sur le plan de la gouvernance :

• L’échelle locale est pertinente pour la recherche de solutions en matière d’équilibre forêt-faune entre les acteurs d’un territoire ;
• Un rééquilibrage dans le poids décisionnel est nécessaire, en particulier au niveau de la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage, dans laquelle le déséquilibre de représentation entre les différents groupes d’intérêts nuit à la prise de décisions équilibrées et concertées ;
• La recherche de solutions en matière d’équilibre forêt-faune doit s’appuyer sur les acteurs scientifiques et sur des données scientifiques partagées ;
• Elle doit aussi s’appuyer sur l’écoute, la communication et la concertation entre les acteurs du territoire concerné.

[1] Il s’agit ici des principales espèces d’ongulés sauvages de plaine (cerf élaphe, chevreuil et sanglier) et de montagne (bouquetin, chamois, isard et mouflons) présentes en forêt française de métropole.