Tout savoir sur le hérisson et comment le protéger

Publié le 9 août 2022

Animal totem de France Nature Environnement, le hérisson est un petit mammifère attachant et familier mais assez peu étudié par les scientifiques. Si vous avez la chance d’en avoir un dans votre jardin, vous savez à quel point il est précieux pour la santé des écosystèmes ! Et pourtant, cette espèce, protégée depuis 1981, est fortement impactée par les activités humaines. Pourquoi est-il si important de la protéger ? Comment en prendre soin si vous en avez un dans votre jardin ?

France Nature Environnement mène depuis plusieurs années un grand recensement participatif pour mieux connaître ce petit animal et mieux la protéger.

Pourquoi est-il important de protéger le hérisson ?

Le hérisson est une espèce parapluie : le protéger et protéger son habitat, c’est protéger de nombreuses autres espèces. Inversement, c’est aussi une sentinelle : une population de hérissons en mauvais état est le signe de tout un écosystème en mauvaise santé.

Protégé depuis 1981, le hérisson reste peu étudié et donc largement méconnu. On sait toutefois qu’il est fortement impacté par les activités humaines : on estime ainsi qu’un quart des mortalités de hérissons sont dues aux pesticides, et un autre quart aux collisions routières. Sans compter les effets perturbateurs de la pollution lumineuse sur son rythme de vie, ou l’impact de la disparition des haies sur sa capacité à se nourrir, s’abriter et se reproduire.

La première étape pour mieux le protéger, c’est de mieux le connaître : combien y a-t-il de hérissons sur notre territoire ? Où se trouvent-ils ? Comment la population évolue-t-elle avec le temps ? Quelles menaces pèsent sur l’espèce ? C’est pour répondre à toutes ces questions que nous avons lancé, à l’initiative de nos associations du Doubs et du Territoire de Belfort (FNE 25 et FNE 90), une grande opération de recensement participatif : l’Opération hérisson.

Découvrir l’Opération hérisson

Participer au recensement du hérisson

Concrètement, quelles solutions pour le protéger ?

Des solutions existent, à différentes échelles. Tout d’abord, en tant que particulier, vous pouvez faire en sorte que le hérisson soit à son aise dans votre jardin (voir Foire aux questions) : ménagez de petits coins sauvages pour qu’il puisse s’installer, évitez d’utiliser des produits toxiques et faites particulièrement attention lorsque vous passez la tondeuse. Soyez vigilant·e également si vous possédez une mare, une piscine ou toute autre étendue d’eau dans laquelle le hérisson pourrait se noyer.

Plus largement, dans les campagnes, la préservation et le retour des haies doivent être encouragés : elles offrent un gîte parfait pour les hérissons (et pas seulement pour eux, d’ailleurs !). Des mesures peuvent aussi permettre de limiter les collisions routières, par exemple en limitant la vitesse de circulation, en installant des panneaux pour inviter les automobilistes à faire preuve de vigilance ou encore en mettant en place des « passages à faune ». Ainsi, à Besançon, de petits tunnels ont été perforés sur les bords d’une portion de route particulièrement meurtrière afin de limiter la mortalité des hérissons : découvrez le dispositif en vidéo (voir le reportage complet ici).

Mais au fait, pourquoi le hérisson est-il la mascotte de France Nature Environnement ?

Le choix du hérisson comme mascotte de notre mouvement remonte à l’Assemblée générale de mai 1979, soit onze ans après la création de la Fédération française de la protection de la nature (1968) et treize ans avant qu’elle ne devienne France Nature Environnement (1992). Ce petit animal attachant, emblème de la biodiversité, illustre parfaitement la stratégie de concertation/contestation de la fédération : tout doux lorsqu’on le caresse dans le sens du poil, mais prêt à dresser ses piquants en cas d’agression !

Foire aux questions

Le hérisson d’Europe vit la nuit : c’est donc au crépuscule que vous avez les meilleures chances de l’apercevoir. Il n’est pas particulièrement discret, vous pourrez donc peut-être entendre des bruits étranges pendant la nuit dans votre jardin…

Si vous voyez un hérisson actif en pleine journée, ce n’est pas normal (voir ci-dessous : Que faire si je trouve un hérisson malade ou blessé ?).

En revanche, vous pourrez observer certains indices de sa présence : des empreintes de pattes avec 5 doigts bien écartés, des crottes (de couleur sombre, de 5 à 7 cm), ou encore un nid, plus difficile à repérer, fait de feuilles, d’herbes ou de mousse.

A télécharger : Fiche d’identification - Sur la piste du hérisson : comment le reconnaître et détecter sa présence ?

Le hérisson sera ravi de venir s’installer dans votre jardin s’il peut y trouver de la tranquillité et un gîte à son goût. N’importe quel petit recoin sauvage fera l’affaire : buisson, tas de branchages ou de feuilles…

Vous pouvez également lui construire un abri à l’aide d’une caisse en bois ou de quelques parpaings recouverts d’un toit (par ici pour un tuto), ou en acheter un dans le commerce.

Autre bonne idée pour rendre votre jardin accueillant : mettre une petite coupelle d’eau, particulièrement précieuse en période caniculaire (et pas seulement pour le hérisson !).

Quelques précautions sont à prendre pour que le hérisson soit à l’abri des dangers de votre jardin :

Evitez d’utiliser des produits toxiques pour ne pas risquer de l’empoisonner ;
Fermez les entrées des gouttières ou canalisations avec un petit grillage pour décourager les hérissons les plus aventureux ;
Disposez de petites planches dans vos bassins, mares ou fontaines pour permettre au hérisson de s’en extirper s’il y tombe ;
Si vous avez un chien qui a tendance à être agressif avec les autres animaux, assurez-vous qu’il ne puisse pas accéder au recoin sauvage où se trouve le hérisson ;
Avant de passer la tondeuse, de débroussailler un buisson ou de déplacer un tas de bois, vérifiez bien qu’aucun hérisson ne s’y cache ;
Ne brûlez pas vos déchets verts dans votre jardin : d’une part parce que c’est interdit par la loi, et d’autre part parce que vous risqueriez de brûler le hérisson avec !

Plus de conseils sur le blog de Jardiland

Si vous trouvez un hérisson mal en point, le premier réflexe est d’enfiler des gants épais avant de le manipuler, pour éviter toute contamination réciproque. Placez-le dans un carton ouvert et contactez un·e vétérinaire ou un centre de soins spécialisé qui sauront vous dire quoi faire (vous aurez peut-être besoin d’insister un peu s’ils sont débordés…). Ne tentez pas de dispenser des soins par vous-même, ni même de nourrir le hérisson. Vous pouvez toutefois lui donner de l’eau.

Vous pouvez également rejoindre un groupe Facebook de passionné·es de hérissons comme celui-ci pour obtenir des conseils mais attention : il ne s’agit pas de professionnels, mieux vaut faire appel à des spécialistes lorsque la santé du hérisson est en jeu. Et malgré le plaisir qu’on peut avoir à prendre soin de cette petite boule de piquants, gardez en tête que c’est un animal sauvage dont la détention est interdite. S’il n’est ni malade ni blessé, le mieux pour lui est de le laisser tranquille !

Plus d’infos sur le site de FNE 25

Le hérisson est omnivore et plutôt opportuniste dans son alimentation, avec une prédilection pour les insectes et les vers de terre. Il raffole également des escargots et des limaces (les jardiniers le savent bien !), mange parfois des lézards et des grenouilles, mais peut aussi consommer des végétaux si ses proies viennent à manquer.

Attention : le pain et le lait peuvent être mortels pour le hérisson, qui ne les digère pas ! Côté boisson, une coupelle d’eau dans un coin du jardin sera toujours la bienvenue.