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Une trame verte et bleue de plus en plus concrète

Publié le 27 mars 2009

Comment faire vivre la trame verte et bleue dans les territoires ? Pour répondre à cette question, plus de 500 participants étaient réunis à Lille les 12 et 13 mars, lors du 33ème congrès de France Nature Environnement intitulé Une trame grandeur nature, organisé en collaboration avec le Conseil Régional Nord Pas-de-Calais. Deux jours d’échange riches, qui ont fait progresser l’idée d’une trame verte et bleue ambitieuse et adaptée aux enjeux d’aujourd’hui.

Le Nord Pas de Calais, terre d’élection de la trame verte et bleue

Comme l’Alsace ou la Franche-Comté, la région Nord-Pas de Calais fait figure de pionnière en matière de trame verte et bleue. C’est ce qu’ont souligné en préambule Emmanuel Cau, vice-président de la région Nord Pas-de-Calais Environnement et Jacqueline Istas, présidente de la fédération Nord Nature Environnement. Emmanuel Cau est délégué à l’environnement et au développement durable : « Le Nord - Pas de Calais a la première ferme éolienne en France, le premier lycée HQE et a toutes les bases pour construire la trame verte et bleue, le plus grand nombre de réserves naturelles et le plus grand nombre de parc régionaux naturels. »



Impliquer tous les acteurs

Sébastien Genest, président de France Nature Environnement, a rappelé quant à lui l’implication nécessaire de tous les acteurs pour que, sur tout le territoire français, la trame verte et bleue soit ambitieuse et adaptée aux enjeux d’aujourd’hui. « La trame verte et bleue est un grand projet, qui demande l’implication de tous. Tous les acteurs de la société sont concernés, le monde agricole, le monde forestier, les acteurs économiques, les salariés, pour que soit mise en œuvre une politique d’envergure. »



Sans dramatiser, Sébastien Genest a attiré l’attention du public sur « l’urgence face à laquelle nous nous trouvons. La préservation de la biodiversité n’est pas une lubie ou un luxe de pays riche. La préservation de la biodiversité est une obligation morale ou éthique, mais c’est avant tout le maintien d’équilibre naturel indispensable à la vie de notre société.» Le président de France Nature Environnement a continué : « C’est bien dans cet esprit d’échange et de partage, pour trouver des solutions viables et efficaces, que nous avons imaginé ce congrès. C’est bien dans cet esprit que nous souhaitons que ce congrès puisse faire progresser l’idée d’une trame verte et bleue ambitieuse, dans un intérêt commun. »



Les allocutions officielles


Lors des allocutions d’ouverture, Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie a insisté sur le rôle d’un tel dispositif pour notre avenir. Selon elle, « la biodiversité et la trame verte et bleue sont incontournables pour s’adapter aux évolutions climatiques. » Comme elle l’a expliqué en tribune, elle se réjouit de la naissance à Nairobi d’« un groupe d’experts internationaux de la biodiversité », comme c’est déjà le cas pour le GIEC. D’autre part, Madame Jouanno envisage la création d’un poste au secrétariat d’Etat « dédié au suivi et au relais de la trame verte et bleue », qui fera le lien avec les préfets de chaque région.



Ne pouvant se rendre à Lille, Michel Barnier avait enregistré un message vidéo. Le Ministre de l’Agriculture a rappelé « l’engagement que prend l’agriculture française et parallèlement la pêche française en faveur du développement durable, dans la lutte déterminée dans la lutte que nous souhaitons mener contre le réchauffement climatique. » Il a souligné également le nécessaire partenariat « entre élus locaux, collectivités territoriales, associations de protection de l’environnement et de défense des consommateurs ».



Jean-Louis Borloo, Ministre d’Etat, est intervenu pendant une heure. Il s’est réjoui de « la mutation de la société française, marquée par le Grenelle de l’Environnement ». Comme Chantal Jouanno, Jean-Louis Borloo est revenu sur la nécessité d’avoir un groupe d’experts internationaux sur la biodiversité. « La France a contribué avec l’UICN pour présenter une résolution pour mettre en place le GIEC de la biodiversité. » Le ministre a évoqué successivement la clause de sauvegarde sur les OGM, le paquet énergie-climat, le dossier mercure, remerciant FNE d’avoir lancé l’alerte sur le sujet, le CESE, selon lui « une réforme de fond », « un collège puissant et disponible » et le Grenelle de la Mer.



De l’écologie à l’économie

Lors de la première journée, de nombreuses personnalités ont abordé les aspects scientifiques de la trame verte et bleue et ses incidences positives sur la biodiversité et les territoires, notamment Robert Barbault, directeur du département écologie et territoires au Muséum National d’Histoire Naturelle, qui a ouvert les discussions en définissant pour le public la trame verte et bleue. Colin Niel, chef du bureau des parcs nationaux et des réserves au MEEDAT, a parlé du lien entre trame verte et bleue et politiques patrimoniales ; Marie Blandin, sénatrice du Nord, a présenté « l’innovation régionale nordiste » en termes de trame verte et bleue. En tribune également, Philippe Lévêque, pilote de la mission flore à FNE, Serge Urbano, vice-président de FNE et pilote du réseau milieux naturels, Xavier Le Roux, directeur de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité, Michel Galliot, de l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique, qui se sont penchés sur le devenir de la biodiversité face aux changements climatiques.



La seconde journée était dédiée aux aspects socio-économiques de la trame verte et bleue. Sur sa mise en œuvre en France et le rôle des activités humaines dans la mise en œuvre de la trame verte et bleue, le public a pu entendre, entre autres, Maurice Wintz, directeur de l’institut d’urbanisme et d’aménagement régional, université de Strasbourg, Jacques Weber, économiste et anthropologue au CIRAD, Christian Barthod, sous-directeur des Espaces Naturels au MEEDAT, François Bland, territorial Ile de France à l’ONF et Jean-Pierre Bompard, délégué à l’énergie, à l’environnement et au développement durable à la CFDT.



Christian Garnier, pilote du réseau aménagement durable et territoire et vice-président de FNE a évoqué les relations entre aménagement urbain et trame verte et bleue. Slimane Tir, président de l’Espace Naturel Lille Métropole a pu s’appuyer sur l’exemple de la capitale du Nord pour évoquer ce maillage territorial. Philippe Girardin, président de la commission biodiversité-gestion de l’espace à la Fédération des Parcs Naturels Régionaux a abordé la question des activités économiques au sein des parcs naturels régionaux. Lors de ce dernier débat est également intervenu Paul Raoult, vice-président de la fédération des PNR, Sénateur du Nord et président du comité opérationnel sur la trame verte et bleue.



Demain, la trame verte et bleue



En clôture de ces deux jours de congrès, Sébastien Genest a remercié l’ensemble des intervenants pour la qualité des échanges. Il a souligné quelques points clés :



- La nécessité d’approfondir l’état des connaissances, de mobiliser des acteurs, de disposer de moyens « pour engager une politique ambitieuse ».

- Les conditions de l’opposabilité de la trame verte et bleue, « une piste évoquée par Chantal Jouanno », doivent être précisées.

- L’utilité de la création d’un groupe international d’experts sur la biodiversité, qui « devrait nous permettre d’avoir une politique au niveau planétaire pour la sauvegarde de la biodiversité. »



Enfin, Sébastien Genest a une nouvelle fois rappelé la nécessaire implication de tous, associatifs, collectivités locales, entreprises, pour que la trame verte et bleue ne soit pas qu’un engagement du Grenelle mais devienne une réalité. « La société toute entière doit s’approprier la trame verte et bleue. Un grand débat public doit être lancé, il faut sensibiliser nos concitoyens à ce sujet ». Grâce à ces deux jours de congrès, le débat prend forme.



Certaines interventions sont disponibles en téléchargement sur ce site.

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