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Céder aux surenchères anti-loup ou créer les conditions d'une co-existence pérenne ?!

Publié le 3 juin 2015

Le ministère de l’écologie vient de lancer jusqu’au 21 juin 2015, la consultation électronique du public sur deux projets d’arrêtés concernant le dispositif de dérogations autorisant la destruction de loups, pour la saison 2015/2016.

Nous vous invitons à participer nombreux à cette http://nt-size:12.0pt;font-family:Calibri; mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:AR-SA‹>consultation»>http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-… électronique ouverte jusqu’au 21 juin 2015.



Ces projets d’arrêté soumis à l’avis des citoyens montrent clairement que le ministère entend gérer prioritairement la présence du loup par les autorisations de destruction, et non par un effort porté sur les moyens de protection, l’extension de leur mise en oeuvre et de nouvelles expérimentations, dans la perspective de la co-existence entre le pastoralisme et loup.



Contre l’assouplissement des autorisations de tirs

En ce qui concerne les possibilités de destruction délivrées par les préfets, aucune garantie sur le déploiement effectif préalable de moyens de protection n’est prescrite dans les arrêtés préfectoraux. Or, le ministère et ses services déconcentrés savent très bien que, chaque année, les préfets délivrent des autorisations de tirs concernant des exploitations peu ou mal protégées.



Les conditions de tirs, du tir de défense jusqu’au tir de prélèvement, sont largement assouplies et ne sont pas liées à une objectivation de l’importance des dommages. Pourtant, la justice a rappelé à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’une donnée incontournable pour justifier la légalité du tir.



Les tirs de destructions de loup à l’occasion de chasses ordinaires (en battues, à l’affût ou à l’approche dans le cadre d’autorisations de » prélèvement «), qui se voulait être une mesure expérimentale lors de la précédente saison s’avère dorénavant entérinée, toujours sans aucun encadrement de l’État. Elle devient une mesure d’intervention banale, malgré la bavure de Canjuers où un loup avait été abattu hors de toute autorisation, malgré l’excès de zèle du préfet du Var, responsable d’un arrêté injustifié sanctionné par une annulation par la justice sur recours de FNE, et sachant qu’aucune évaluation de cette autorisation de » tir en battues » n’a été réalisée.



Enfin, ce projet autorise les tirs de défense dans la zone cœur de parcs nationaux, une mesure aberrante

dans ces territoires voués à la protection de la nature et contraire à leur objet ; cela sans tenir compte des propositions d’accompagnement spécifique des élevages en zone cœur proposées par ces établissements.



Contre la possibilité de détruire toujours plus de loups

Le projet d’arrêté définissant le nombre maximal de loups pouvant être détruits le fixe à 36 loups. La saison précédente, il était fixé à 24, avec une révision possible de 12 loups supplémentaires, au moment où 20 loups auraient été détruits.



Or les données de l’ONCFS de mai 2014 donnaient une estimation de la population 2014 à 301 individus

(fourchette 221-381) ; et les données de l’ONCFS de mai 2015 donnent une estimation 2015 à 282 individus (fourchette 206-358). Les modes de suivis et de modélisation de ces deux années étaient identiques, pour rappel.



Il est impossible d’autoriser la possibilité de destruction de plus d’individus par rapport à l’année précédente, s’agissant d’une espèce protégée dont la population est selon les données officielles en régression, ou au mieux stable en tenant compte des incertitudes. Comment le gouvernement le justifierait, au regard des obligations et engagements internationaux de notre pays ?



Un ministère qui n’oeuvre pas pour une co-existence pérenne

En faisant porter la priorité sur les destructions d’individus par rapport au renforcement de la protection des troupeaux là où elle n’est pas ou mal mise en œuvre, le ministère renforce la logique de ceux qui depuis 1992 sont opposés à la présence du loup et qui à longueur d’année ne demandent que «régulation» et «prélèvements». En leur cédant sur les possibilités de destructions sans rien demander en contrepartie sur une couverture totale des troupeaux par des moyens de protection et l’acceptation publique de la présence de l’espèce, le gouvernement ne gagne rien, mais en plus il ne permet pas de favoriser la création des conditions d’une co-existence pérenne.

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