ForêtLe 4 juin s'est achevée une première semaine de négociations sur REDD à Bonn
A quoi servent les négociations entre les parties à Bonn ? En décembre dernier à Copenhague les parties de la convention cadre sur les changements climatiques (UNFCCC) ont échoué dans la ratification d’un texte contraignant. Seul un accord : » l’accord de Copenhague » a pu être obtenu entre 28 états et soutenus par 129 pays. Les parties se retrouvent à Bonn afin de négocier la mise en œuvre opérationnelle de cet accord via la préparation d’un texte qui sera présenté à Cancun. L’avenir du protocole de Kyoto (qui prend fin en 2012) est également abordé.
Les débats restent très techniques et tournent autour des grands thèmes du mécanisme de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation (REDD) [1]: l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation (réduction des émissions) et le transfert de technologie et le renforcement des capacités ainsi qu’autour de nouveaux arrangements institutionnels prévu en matière d’appui financier à ces trois grands thèmes (comme proposé par la présidente du groupe de travail sur la convention cadre sur les changements climatiques).
Une première semaine de négociations houleuses
Dans les négociations des parties de la convention, sur les modes de financement, quelques pays, sortent du lot et l’on retrouve ceux qui sont le plus vulnérables aux changements climatiques (Barbados, Bolivie, Chili, Namibie, le groupe des pays insulaires, la Zambie, le groupe des pays Africain), tenir des positions ambitieuses parfois proches de certaines recommandations des ONG d’environnement. Il s’agit notamment de la mise en place d’un fond public, additionné de fonds privés, plutôt que l’utilisation du marché
La question d’une élévation maximum acceptée des températures revient dans les débats, avec quelques pays (groupe des pays les moins avancés [2], Gabon, Panama) qui se démarquent en proposant 1,5°C ; défi ambitieux qui n’est pas repris par l’accord de Copenhague (qui demande une augmentation maximale de 2°C).
Les questions politiques, plus larges, de la prise en compte des droits des peuples autochtones, dans les garde-fous ne sont pas abordés à l’heure ou on énonce déjà la mise en place de projet REDD+ dans le cadre des financements précoces (état des lieux proposé par la présidence de l’UE : l’Espagne).
FNE attend que des résultats pertinents, mettant en avant l’équité sociale, l’intégrité environnementale et la reconnaissance de la responsabilité des pays industrialisés dans le dérèglement climatiques, soient présentés à Cancun en vue d’être adoptés au sein d’un texte signé par toutes les parties. Beaucoup de travail reste encore à faire en ce sens.
Pour plus d’informations sur la participation de FNE à la conférence de Bonn
[1] Le plan d’action de Bali (2008) intègre les aspects forestiers qui font désormais partie des négociations réalisées dans le cadre de la convention sur les changements climatiques.
[2] Le groupe des pays les moins avancés de la convention sur les changements climatiques regroupe celui des états insulaires et celui des états africains.
