Mer et littoral

Cela paraît évident… et pourtant ! Trop de déchets finissent encore dans la nature et, in fine, dans l’océan. En tête des polluants, les mégots de cigarettes : plus de 40% d’entre eux, jetés dans la nature, sont emportés par l’eau des rivières et terminent leur course dans l’océan, où ils polluent durablement les eaux.

Selon une estimation de l’Ademe, un·e Français·e utilise en moyenne 70 kilos de plastique par an. Les déchets plastiques constituent 85% des déchets marins et causent chaque année la mort de 100 000 mammifères marins et de plus d’un million d’oiseaux.

Voici quelques conseils pour éliminer le plastique de votre vie :

• Privilégier les produits sans emballage inutile. Vous y ferez également des économies, puisque l’emballage représente environ 15% à 20% du prix d’un produit.
• Acheter en vrac, en utilisant des sachets en tissu pour les denrées solides ou des contenants en verre pour les liquides (bonus : vous évitez le gaspillage en ne prenant que la quantité dont vous avez besoin et vous économisez le prix de l’emballage et du marketing inclus dans les produits suremballés !)
• Utiliser une gourde pour éviter d’acheter de l’eau en bouteille, 300 fois plus chère que l’eau du robinet.
• Avoir toujours un sac en tissu avec soi, pour faire ses courses sans avoir à acheter un sac en kraft ou en plastique épais dit “réutilisable” mais que vous ne réutiliserez probablement jamais.

Pour tout comprendre et aller plus loin, c’est ici !

Mais l’afflux de déchets plastiques est tel qu’il est illusoire de vouloir nettoyer les plages : si les opérations de collecte contribuent (au moins brièvement) à rendre la nature plus propre, elles servent surtout à recueillir des données. Les déchets sont triés et comptés afin d’identifier les plus récurrents et de proposer des mesures efficaces pour les réduire à la source. Ces données sont autant de preuves concrètes et chiffrées pour faire pression sur les entreprises et les institutions et faire évoluer les lois.

Je participe ou organise une collecte

On estime qu’une consommation soutenable de produits de la mer se situe autour de 8 kilos par personne et par an. Or, en France, notre consommation moyenne est de 33 kg, soit 4 fois plus que ce qui est recommandé !

Deux espèces concentrent à elles seules entre 40 % et 50 % de la consommation de produits de la mer : le saumon et le cabillaud (rebaptisé morue lorsqu’il est séché et salé). Vous devinez sans doute le hic. D’une part, chacun de nous mange en moyenne trop de poissons par rapport à ce que la nature arrive à fournir, de l’autre, il y a un flagrant manque de diversité dans les poissons consommés.

La taille du bateau a également son importance : nous vous recommandons de privilégier les bateaux inférieurs à 12m. Cela vous permettra de soutenir une pêche moins prédatrice et plus artisanale.

Et les labels alors ? A l’heure actuelle, les labels ne fournissent pas de garanties suffisantes qu’aucune technique de pêche néfaste n’a été utilisée (consultez notamment l’étude de Bloom sur le label MSC). Mieux vaut donc privilégier les informations liées à la technique de pêche et à la taille du bateau.

Vous habitez près de la mer ? Rendez-vous sur les petits stands de pêcheurs à proximité du port. Vous êtes davantage ville, campagne ou montagne ? Regardez ce que proposent des entreprises telles que Poiscaille, une déclinaison marine des paniers de légumes bio sur abonnement, ou encore Pour de bon, place de marché alimentaire du producteur au consommateur.

Les coraux sont particulièrement fragiles : admirez-les sans les toucher ! Il en va de même pour les Posidonies, précieuses herbes marines que l’on trouve notamment sur les côtes méditerranéennes, et les Zostères sur la façade Atlantique. Rempart contre la houle, puits de carbone et réservoir de biodiversité, elles jouent un rôle indispensable pour le vivant.

• Pour mieux comprendre l’importance des Posidonies et les manières de les protéger, consultez le guide illustré de FNE Occitanie-Méditerranée (anciennement FNE Languedoc-Roussillon)
• Pour plus de bonnes pratiques en mer et sur le littoral, nous vous recommandons le Petit guide de l’écotourisme en bord de mer de la Plateforme Océan Climat, dont FNE est membre.

Les pesticides utilisés dans l’agriculture sont mauvais ont un impact sur la biodiversité et les sols, mais peuvent également affecter les écosystèmes marins : on retrouve ainsi des traces de DDT (un insecticide interdit en France depuis 1972) jusqu’à 3 000m de profondeur (Ifremer).

Certaines pollutions ont donné lieu à des scandales sanitaires majeurs : aux Antilles, le chlordécone, utilisé dans les bananeraies jusqu’au début des années 1990 malgré sa toxicité, continue de polluer les terres et les eaux. Certaines zones particulièrement contaminées restent à ce jour fermées à la pêche.

En Bretagne, les pratiques agricoles intensives (élevage industriel, engrais) sont également lourdes de conséquences : l’azote présent dans les engrais ainsi que dans les déjections animales a occasionné la prolifération des algues vertes, toxiques et nauséabondes, qui empoisonnent le littoral. Le phénomène pourrait pourtant être jugulé en changeant de modèle agricole.

• Lire la saga des marées vertes sur le site de l’association Eau et rivières de Bretagne

Oxfam estime ainsi à 500 000 tonnes la quantité de microfibres retrouvées chaque année dans nos mers et océans. Il s’agit d’une importante source de pollution et d’un vrai danger pour l’environnement marin, au même titre que les sacs plastiques.

Les différentes molécules (parfums, colorants, conservateurs et autres tensio-actifs) se trouvant dans les lessives et adoucissants sont connues pour être peu biodégradables. Elles peuvent également être un problème pour la peau, car potentiellement allergènes.

• Que faire pour limiter cet impact ? Réduire la fréquence des lavages, pour commencer : sous-vêtements mis à part, un vêtement n’est la plupart du temps pas sale après avoir été porté une journée, et il suffit parfois de bien l’aérer pour pouvoir le porter encore plusieurs jours. Le denim de nos jeans, par exemple, n’absorbe que peu les odeurs et peut donc être lavé moins souvent. Pensez aussi à simplement enlever les tâches à la main, à l’aide par exemple de détachants naturels comme le vinaigre blanc ou le savon de Marseille. En plus de préserver vos vêtements, moins les laver vous fera économiser de l’eau et de l’énergie !
• Privilégier une lessive et un adoucissant les moins polluants possibles, par exemple certifiés par l’Ecolabel Européen, et éviter certaines techniques de lavage comme le lavage à sec en pressing, qui utilise certains solvants toxiques.

Pour faire le plein de bons conseils pour limiter l’impact de votre garde-robe, consultez notre dossier dédié.

Lire le dossier

Un consommateur de poisson opportuniste

Le grand cormoran est un piscivore opportuniste : il se nourrit essentiellement de poissons vivants, qu’il pêche en plongeant depuis la surface. Il n’est pas spécialisé sur un type de proies en particulier : il pêche ou capture les espèces les plus facilement accessibles dans le milieu où il se trouve.

C’est pourquoi il consomme très souvent des poissons comme les cyprinidés (brème, carpe, gardon, ablette…) et percidés (perche, sandre), des espèces qui ont été favorisées par l’eutrophisation des eaux continentales. Il consomme également des espèces introduites (perche soleil, poisson-chat…). La plupart des proies sont de petite taille (une dizaine de centimètres) et l’oiseau les avale sous l’eau, mais lorsque la proie est plus grosse, il remonte à la surface pour l’avaler plus commodément, ce qui donne la fausse impression aux observateurs que le cormoran ne se nourrit que de gros poissons.

Un oiseau qui a failli disparaître

Durant plus d’un siècle, les persécutions menées par l’homme contre le grand cormoran ont mené cette espèce au bord de l’extinction. A la fin des années 1970, il ne restait plus que 5 300 couples dans une dizaine de colonies situées en Europe du Nord.

En 1975, pour stopper ce déclin, la France a classé le grand cormoran comme espèce protégée, puis en 1979 la protection de l’espèce a été instaurée dans toute l’Europe. Cette protection a permis au grand cormoran de connaître une forte croissance démographique au Pays-Bas et au Danemark. Puis, ces pays étant peu propices à l’hivernage, l’expansion géographique de ces populations s’est généralisée à l’échelle européenne. La multiplication des plans d’eau artificiels et l’augmentation de certaines populations de poissons ont fourni à l’espèce de nouveaux sites pour se nourrir et se reproduire.

La France est ainsi devenue le pays le plus important pour l’hivernage du grand cormoran : le recensement de janvier 2021 a comptabilisé un peu plus de 115 000 individus.