Biodiversité

Biodiversité Biodiversité

« Point chaud » de biodiversité à l’échelle de la planète, la mer Méditerranée accueille plus de 17 000 espèces, soit 10 % des espèces répertoriées mondialement, alors qu’elle ne représente qu’1 % de la surface maritime du globe.

Riche en ressources pour les espèces vivants dans ces habitats, les petits fonds côtiers sont l’une des zones les plus importante à protéger de Méditerranée. 

Dans ce nouveau mini-guide, vous (re)découvrirez les 3 types de fonds marins que l’on peut observer en mettant la tête sous l’eau le long de nos côtes. Vous comprendrez leur intérêt écologique, les menaces et les enjeux de leur protection. Vous en apprendrez également plus sur la restauration écologique de ces habitats, les avantages qu’elle présente ainsi que ses limites. 

Bonne lecture !

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Les nouveaux organismes génétiquement modifiés (OGM) issus des nouvelles techniques génomiques (NTG) pourraient être bientôt largement autorisés, et répandus massivement et discrètement dans les champs et les assiettes. Une proposition de la Commission(le lien est externe) européenne de juillet 2023, actuellement négociée par les 27 ministres de l’agriculture de l’UE, prévoit en effet de supprimer, toute obligation d’évaluation des risques, d’étiquetage et de traçabilité pour la quasi-totalité des OGM-NTG à venir. Et ce en dépit des graves menaces que représente cette dérégulation. 

Après avoir présenté les 5 bonnes raisons pour ne pas croire aux fausses promesses d’une agriculture durable, FNE dénonce les 5 dangers associés à l’arrivée des nouveaux OGM-NTG. 

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photo epi de blé
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Plus de 200 organisations issues de 20 pays de l’Union européenne donnent l’alerte sur les risques de cette déréglementation des nouveaux OGM en Europe, dans une déclaration commune(le lien est externe), publiée le 11 février, et signée par une cinquantaine de représentants du secteur agricole, plusieurs dizaines de sélectionneurs et de distributeurs, et plus de cent associations de la société civile, dont FNE. La liste des dangers associées aux nouvelles techniques génomiques (NTG) est vertigineuse.  

Voir la déclaration commune(le lien est externe)

Pour tout savoir sur les risques et les enjeux liés aux nouveaux OGM, voir cette vidéo :

Un danger pour la santé, l’environnement et la biodiversité 

La proposition de la Commission européenne actuellement débattue inclut la suppression de toute évaluation et surveillance des risques liées aux OGM-NTG. Or, le développement incontrôlé des NTG menacerait l’environnement, la santé et la biodiversité. Ils représentent un danger écosystémique majeur. 

La volonté d’exempter les OGM issus des NTG de cette exigence repose sur l’idée que les végétaux issus de ces techniques ne présenteraient pas de risques particuliers, par rapport aux végétaux issus de l’agriculture conventionnelle. Or ce postulat est battu en brèche par des agences nationales et des experts scientifiques, en France, en Allemagne(le lien est externe) et en Autriche(le lien est externe).  

De la privatisation du vivant à la dépendance

La dérégulation des nouveaux OGM-NTG présenterait des effets délétères sur les agriculteurs et agricultrices, les petits et moyens sélectionneur·ses de l’Union européenne, les secteurs bio et sans OGM, et enfin l’ensemble la chaîne alimentaire de l’UE : 

La fin du libre choix des consommateurs et consommatrices

La procédure de déclaration des OGM végétaux issus des NTG telle que prévue par la Commission européenne pour la catégorie 1 (c’est-à-dire, en réalité, pour la quasi-totalité des OGM qui vont arriver sur le marché) prévoit une obligation d’étiquetage limitée aux semences. Ceci implique qu’il n’y aurait plus de traçabilité au-delà du cultivateur d’OGM-NTG, ni d’étiquetage pour les consommateur·rices intermédiaires et finaux.  

Ce manque de transparence, inacceptable compte tenu des risques évoqués précédemment, signifierait la fin de la liberté de choix pour les consommateur·rices - comme pour les agriculteur·rices.  

Une déréglementation à marche forcée 

Malgré les signaux d’alarme lancés par les scientifiques indépendants, des représentant·es du secteurs agricoles et des associations environnementales, les pouvoirs politiques demeurent sous l’influence des lobbies des biotechnologies et de l’agroalimentaire. Comme les médias restent discrets et les citoyen·nes très peu informé·es, les avancées vers une déréglementation des NTG se poursuivent sans que jamais les risques ne soient pris en compte. 

Des inquiétudes éthiques balayées 

Tous les OGM, y compris ceux issus des NTG, posent des questions éthiques fondamentales liées à la manipulation et l’accaparement du vivant par le biais des brevets. Ces questions exigent la transparence la plus complète jusqu’aux consommateur·rices finaux.  

Pour aller plus loin

Le réseau agriculture et alimentation de France Nature Environnement a organisé en 2024 trois webinaires sur les pesticides, visant la montée en compétences du mouvement sur ces sujets. Vous pourrez retrouver ci-dessous les enregistrements, ainsi que les réponses aux questions posées lors des webinaires.

Webinaire 1 : Utilisations et impacts des pesticides

Dans ce webinaire, nous avons introduit ce qu’est un pesticide, abordé l’historique de leur développement, leurs usages et modes d’actions avec un focus sur le traitement de semences. Nous avons présenté l’évolution des ventes, les indicateurs de suivi et les plans de réduction de leur utilisation. Nous avons constaté à quel point les utilisations sont différentes selon les régions et les filières.

La dernière séquence est consacrée aux risques et impacts : toxicités, contaminations des milieux, santé humaine et biodiversité, coûts pour la collectivité.

📆 Date : 10 septembre 2024

Télécharger les réponses aux questions(le lien est externe)

Webinaire 2 : Réglementation liée aux pesticides

Dans ce second webinaire, nous abordons les aspects réglementaires : autorisations de mise sur le marché avec un focus sur l’étape d’évaluation des risques, étiquetage et précautions d’emploi, surveillance, seuils dans les aliments et l’eau, encadrement des usages en France. Les politiques françaises et européennes visant à réduire leur usage et notre dépendance à ces produits sont présentées.

📆 Date : 14 octobre 2024

Télécharger les réponses aux questions(le lien est externe)

Webinaire 3 : Alternatives aux pesticides

Dans ce troisième webinaire, nous abordons les grands principes de l’agroécologie et les principales pratiques permettant d’éviter l’utilisation de pesticides, avec un focus sur l’agriculture biologique et les nombreuses initiatives existantes. Nous présentons également les résultats de plusieurs études et réseaux d’expérimentation qui démontrent la faisabilité et l’intérêt de réduire voire abandonner les pesticides.

Nous replaçons cela à l’échelle de la filière, car les changements doivent s’opérer à tous les échelons, de la recherche à la consommation.

Enfin, nous présentons des actions du mouvement France Nature Environnement, avec un focus sur la situation de captages d’alimentation en eau potable dans les Deux-Sèvres.

📆 Date : 25 novembre 2024

Télécharger les réponses aux questions(le lien est externe)

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Regardez en replay notre cycle de webinaire sur les pesticides
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France Nature Environnement
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Référent
Anna Cohen Boulakia Nabeiro (cheffe de projet Alimentation et Agriculture)
anna.cohen@fne.asso.fr(link sends email)

Depuis plusieurs mois, l’Office français de la biodiversité (OFB) fait face à des actes de vandalisme : dépôts de déchets, messages haineux, et même, des cadavres d’animaux accrochés aux portes. Ses agents sont critiqués, humiliés, dénigrés. Parallèlement, certain·es élu·es plaident pour la suppression de l’Agence de la transition écologique (ADEME) et l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique (Agence BIO), dans le cadre du projet de loi de finances 2025. 

Attaqués de toutes parts, ces établissements jouent pourtant un rôle essentiel dans la mise en œuvre des politiques publiques liées à la transition écologique. Ils œuvrent à la gestion de la biodiversité pour préserver nos écosystèmes et les espèces menacées, ils soutiennent la transition agroécologique, ils assurent des missions de conseil et de sensibilisation, et gèrent des enjeux majeurs comme l’eau et les forêts.

Mais leurs missions et les actions qu’ils mènent sur le terrain semblent parfois bien flous pour leurs détracteurs. Apprenez-en plus sur ces acteurs essentiels, pour mieux les défendre.

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Pour la transition écologique protégeons nos établissements publics, image avec les logos de l'Ademe, agences de l'eau, agence bio, OFB et ONF
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D’autres établissements publics essentiels existent, et c’est l’ensemble des établissements qui sont nécessaires à la transition écologique. Nous avons besoin d’un service public solide et déterminé face aux enjeux environnementaux. Dans le contexte actuel de triple crise environnementale – crise climatique, effondrement de la biodiversité, pollutions - plutôt que de remettre en cause leur existence ou leurs moyens, le bon sens veut au contraire que ces agences soient renforcées, budgétairement et humainement, pour accélérer la transition de la France vers un futur vivable.

Dans le jardin, une forme mince se faufile entre les herbes. Des écailles luisantes, pas de pattes : c’est un serpent. Faut-il se précipiter pour le tuer ? Surtout pas ! Les serpents présents en France métropolitaine ne représentent pas un danger et de surcroît, toutes les espèces sont strictement protégées. Apprenons à mieux connaître ces reptiles discrets pour cohabiter sans soucis.

Les serpents sont-ils dangereux ?

En France hexagonale, on trouve treize espèces de serpents - neuf couleuvres et quatre vipères (dont deux très rares) - avec les Outre-mer, on arrive à 159 espèces. Dans l’hexagone, seules les vipères possèdent des crochets à venin, mais leurs morsures n’entrainent pas forcément une injection de venin, et elles sont loin d’être fatales. On dénombre moins d’un mort par an, en moyenne.

Les serpents craignent les humains et ne les attaquent pas, ils ne mordent que s’ils se sentent menacés.

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Couleuvre helvétique
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D’où vient la mauvaise réputation des serpents ?

En Occident, c’est la Bible qui est à l’origine de la mauvaise réputation du serpent, l’animal tentateur qui a privé l’humanité du paradis terrestre. Par la suite, nous avons créé mille légendes, rumeurs et croyances pour alimenter le mythe du serpent menaçant et dangereux, que l’on retrouve dans les films, les romans d’aventure et les bandes dessinées.  

Des histoires rocambolesques

Dans les années 80, il courait même une légende urbaine sur des vipères qui auraient été régulièrement lâchées dans la campagne française par des hélicoptères ! L’impact de notre culture contribue certainement au réflexe d’éliminer le moindre serpent, pourtant inoffensif, aperçu dans son jardin.

Un animal parfois vénéré

Pourtant, si le serpent est présent dans toutes les mythologies du monde, il n’y tient pas toujours le rôle du méchant. De nombreux récits le présentent comme le gardien de secrets, celui qui détient et transmet des savoirs.

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À quoi servent les serpents ?

Les serpents occupent une grande variété de milieux : forêts, bocage, steppes, savanes, déserts ou montagnes, dans les zones tempérées comme dans les zones tropicales. La plupart ont une vie terrestre mais certains vivent dans les arbres ou passent une partie de leur temps dans l’eau douce ou salée, voire sous terre.  

Un maillon essentiel dans la chaîne alimentaire de ces écosystèmes

Ce sont des prédateurs qui chassent une grande variété de proies. Selon les espèces, ils peuvent se nourrir de rongeurs, d’amphibiens, de poissons ou d’insectes. Mais ils sont également la proie d’autres animaux, tels que des carnivores (fouine, putois) ou des oiseaux (héron, cigogne, pie). En Europe, un rapace migrateur, le circaète Jean-le-Blanc, possède un régime alimentaire principalement constitué de serpents.

Les serpents sont-ils protégés ?

Depuis 2021, tous les serpents de France métropolitaine sont strictement protégés(le lien est externe). Il est interdit de les tuer, les capturer, les déplacer ou les mutiler sous peine d’une forte amende.

Des serpents menacés

Les espèces les plus menacées(le lien est externe), comme la vipère d’Orsini, font l’objet d’un plan national pour leur conservation. En effet, de nombreuses menaces pèsent sur les serpents, à commencer par la destruction de leurs habitats via l’urbanisation et l’agriculture, le trafic routier et la diminution de leurs proies.

Les serpents, victimes de trafic

Au niveau mondial, les serpents paient un lourd tribut à un trafic planétaire, le plus souvent illégal : on les recherche pour leur peau, leur venin, leur sang et leur bile (auxquels on prête des vertus médicinales) ou encore comme animal de terrarium.

Un serpent dans mon jardin, dans ma maison ?

Il arrive que par mégarde, un serpent entre dans la maison pour trouver un peu de chaleur ou de fraicheur, selon la saison, car les serpents sont incapables de contrôler leur température corporelle qui varie en fonction du milieu et des conditions extérieures.

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Pour aller plus loin 

Bâtir un réseau cohérent d’aires protégées couvrant au moins 30 % du territoire français, dont 10 % en protection forte, telle est l’ambition à 2030 de la stratégie nationale aires protégées (SNAP).(le lien est externe)

Pourtant, dès qu’un projet de création d’aire protégée est envisagé, des critiques émergent quasi systématiquement avec des vocables comme « mise sous cloche », « interdictions de toute activité économique », « mesures imposées sans concertation par des technocrates écolos », « politique qui ne rapporte rien » … 

Évidemment, une aire protégée a pour vocation première la préservation de la biodiversité et du paysage. Mais elle ne peut être réduite à cette seule vocation, tant les dimensions qu’elle comporte sont multiples et les bénéfices qu’elle apporte à nos territoires et nos sociétés, nombreux.

Sans chercher à idéaliser les aires protégées, France Nature Environnement revient sur plusieurs idées reçues et contre-vérités trop souvent entendues à leur sujet pour montrer qu’une aire protégée est avant tout un projet collectif pour un territoire, mobilisant habitants et acteurs territoriaux autour des biens communs que sont la nature et les paysages.

La nature se débrouille toute seule, y a-t-il vraiment un intérêt à créer des aires protégées ?

Oui !

C’est vrai que la nature, avec toute la diversité biologique qui la compose, se trouve partout sur la planète, sous toutes les latitudes et à toute altitude. En tous lieu, du plus urbanisé au plus sauvage ou au plus désertique, on trouve toujours une trace de vie : un animal, une plante, un champignon, une bactérie… Ce qui pourrait laisser croire qu’il est inutile de se soucier de préserver la biodiversité.

Pourtant, la communauté scientifique mondiale(le lien est externe) alerte : « La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine » ; « environ 1 million d’espèces sont déjà menacées d’extinction » ; « des effets graves sur les populations humaines du monde entier » (IPBES).

Imaginée dès la moitié du XIXe siècle, l’idée d’orienter les activités humaines sur une zone donnée pour éviter la dégradation ou la destruction, demeure éminemment moderne et un outil clé, adapté aux enjeux locaux, pour préserver et de restaurer la nature.

France Nature Environnement a émis des recommandations pour élaborer un Plan National de Restauration effectif, efficace et embarquant la population.

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Paysage de vallée, vaches dans un pré et montagne en arrière plan
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Quelle différence entre « aire protégée » et « zone de protection forte » ?

Une aire protégée est « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associes » (Page 60 de la Stratégie Aires protégées 2030(le lien est externe))

« Aire protégée » est un terme générique qui englobe les différents outils de protection spatiale existant en France, chacun ayant ses objectifs propres et ses effets sur le territoire concerné et sur les activités humaines qui s’y exercent. Ces outils peuvent être de nature réglementaire, contractuelle, de maîtrise foncière ou issus de conventions et outils internationaux. 

Environ trente outils sont considérés comme étant une aire protégée. La stratégie nationale aires protégées considère que d’autres outils pourraient être reconnus comme des aires protégées (site classé, espace naturel sensible, etc.) mais aucun ne l’a été jusqu’à présent.

« Est reconnue comme zone de protection forte une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en œuvre d’une protection foncière ou d’une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées. » (Décret du 12/04/2022 du code de l’environnement(le lien est externe)).

Cette définition fixe ainsi plusieurs conditions pour qu’une aire protégée puisse être estimée comme ayant une protection forte. Ce n’est donc pas un nouvel outil de protection mais une sorte de reconnaissance de l’ambition et de l’efficacité de protection.

Sont considérées comme une zone de protection forte :

  • les espaces terrestres classés en cœurs de parcs nationaux, en réserves naturelles, en arrêtés préfectoraux de protection et en réserves biologiques ;

  • les espaces maritimes classés après le 13 avril 2022 en cœurs de parcs nationaux, en zones de protection renforcée et en zones de protection intégrale dans les réserves naturelles et en arrêtés préfectoraux de protection (les espaces classés avant cette date peuvent être reconnus comme ZPF s’ils remplissent certains critères).

D’autres aires protégées peuvent être reconnues en protection forte au cas par cas, mais aucune ne l’a été jusqu’à présent.

Les aires protégées, pourquoi en faire d’autres, il y en a trop !

Faux

En France, les aires protégées couvrent actuellement 33,44 % du territoire national et des espaces maritimes, ce qui va effectivement au-delà de l’objectif de couverture de 30 % du territoire à l’horizon 2030 fixé dans le droit(le lien est externe) français. 

Toutefois, les zones de protection forte ne concernent que 4,23 % du territoire, ce qui est encore loin de l’objectif de 10 % d’ici 2030.

Ces objectifs sont fixés en cohérence avec les engagements internationaux (cible 2 du nouveau cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal(le lien est externe)) et européens (Stratégie de l’Union européenne en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030(le lien est externe)) de la France.

Par ailleurs, l’analyse de ce réseau d’aires protégées montre qu’il couvre encore incomplètement les enjeux d’érosion de la biodiversité. 

Carte de France des zones à enjeux. Texte : sur 21% du territoire métropolitain, les zones à enjeu ne sont pas assez protégées

Source : Muséum national d’Histoire naturelle(le lien est externe)

 

Les aires protégées, un mille-feuille incompréhensible de technocrates

Vrai et faux

Parc national, réserve naturelle nationale, réserve naturelle régionale, site Natura 2000, site Ramsar… Il existe une trentaine d’outils de protection spatiale considérés, en France, comme des aires protégées et autant de sigles obscurs, donnant au réseau d’aires protégées une fausse image d’objet politique théorique imposé aux territoires et de mille-feuille administratif complexe lorsque plusieurs outils se superposent plus ou moins sur un même territoire.

Cependant, ces différents outils possèdent chacun leurs spécificités, permettant ainsi de choisir l’outil le plus adapté, au besoin en complément avec d’autres, pour répondre aux enjeux écologiques locaux et actionner les leviers de gestion, de réglementation et de mobilisation des acteurs les plus appropriés.

Les aires protégées mettent sous cloche 30 % du territoire

Faux

C’est vrai que la désignation d’une aire protégée n’est pas sans conséquence socio-économique. Mais de là à dire qu’elle empêcherait tout développement économique et toute activité humaine, il y a un pas. 

Même si l’on peut s’interroger ici sur la place laisser à la nature sauvage(le lien est externe) dans nos territoires ou a contrario sur la possibilité d’exploiter chaque centimètre carré de la Terre, regardons objectivement les effets des aires protégées dans les territoires.

Il existe certes des aires protégées dans lesquelles quasiment seule la recherche scientifique est tolérée. Mais celles-ci ne couvrent que 0,01 % du territoire.

En dehors de ces aires, la conciliation des objectifs de protection avec le maintien des activités humaines est recherchée. Les différents statuts permettent une gradation dans l’encadrement des activités humaines, visant à limiter ou à interdire les activités destructrices et, a contrario, à valoriser celles qui sont favorables. Certains outils permettent aux acteurs locaux de bénéficier de contrepartie financière.

De fait, les zones de protection fortes règlementent de manière plus ou moins stricte certaines activités humaines impactantes, ce qui peut aller jusqu’à l’interdiction-. Mais cette réglementation est définie au cas par cas pour s’adapter aux réalités écologiques du territoire concerné et diverses activités humaines restent permises.

Les 33,44 % du territoire actuellement couverts par une aire protégée sont essentiellement composés par des parcs naturels régionaux (PNR) et des sites Natura 2000. Ces deux statuts sont peu contraignants et procèdent principalement par des contrats et des partenariats pour maintenir et développer des activités favorables à la nature.

Près de 4,4 millions d’habitants(le lien est externe) résident dans les PNR. La surface urbanisée représente 1,9 % des PNR(le lien est externe) et 1 % des sites Natura 2000(le lien est externe). La densité touristique est en moyenne deux fois plus élevée(le lien est externe) dans les communes « Natura 2000 » que dans les autres (2009).

Des infrastructures de transport ont même été construites en traversant des PNR et des sites Natura 2000, ce qui peut tout de même interroger…

Même si elles ne le mettent pas sous cloche, les aires protégées n’apportent que des contraintes dans un territoire

Faux 

Les aires protégées permettent une gestion fine du territoire, avec l’objectif premier de préserver, dans l’intérêt général, la biodiversité, tout en intégrant d’autres enjeux locaux.

Ainsi, au-delà de la biodiversité, les aires protégées sont bénéfiques pour nos sociétés. Elles offrent des services écosystémiques, contribuent à la lutte contre le changement climatique, améliorent la connaissance de nos territoires, contribuent à a recherche scientifique, proposent des actions de découverte de la nature et participent à la préservation des patrimoines architectural, culturel et gastronomique. Par exemple, il existe des méthodes(le lien est externe) pour évaluer la valeur ajoutée d’une réserve naturelle.

Les aires protégées sont bénéfiques pour l’économie

Vrai

Peu d’études concluent qu’une aire protégée constitue globalement un frein au développement économique local. Les retombées positives seraient variables selon les secteurs d’activités et davantage liées notamment à la mise en place de labels locaux. L’établissement d’une aire protégée semble, du moins à long terme et de manière globale, plutôt bénéfique pour l’économie locale (étude 2021(le lien est externe)).

Ces espaces permettent aussi aux activités qui s’y déroulent de préparer les pratiques de demain. Par exemple, le réseau des Parcs nationaux(le lien est externe) mesure déjà des effets des changements climatiques, contribue à les suivre et met en place des actions concrètes pour essayer de les atténuer et de mieux s’y adapter.

Les aires protégées nient le travail de l’homme !

Faux

Certes, les enjeux de biodiversité sont prépondérants dans les aires protégées. Mais la place de l’Homme et des activités humaines n’est pas niée pour autant, y compris au sein des zones de protection forte comme les réserves naturelles(le lien est externe).

En effet, certains écosystèmes sont issus de la relation Homme-Nature(le lien est externe). Ainsi, plusieurs pratiques traditionnelles ou des pratiques réalisées selon un cahier des charges précis contribuent à la préservation de la biodiversité. C’est le cas notamment de l’entretien de milieux ouverts (pâturage, fauche), nécessaire pour éviter leur fermeture, souvent réalisé par des agriculteurs qui peuvent valoriser leur production grâce à l’aire protégée où ils exercent.

Enfin, pour assurer leurs missions, les gestionnaires d’aires protégées disposent d’équipes professionnelles : environ 2 200 agents dans les PNR(le lien est externe), 800 emplois équivalents temps plein(le lien est externe) (ETP) dans les PN, 800 ETP dans les RN(le lien est externe), 1 200 salariés dans les CEN(le lien est externe), 900 gardes du littoral(le lien est externe), 120 emplois permanents dans les PNM(le lien est externe). Certains gestionnaires ont même développé différents métiers (référentiels PN(le lien est externe), RN(le lien est externe), PNR(le lien est externe), conservatoire du littoral(le lien est externe)).

Les aires protégées ne sont pas démocratiques !

Faux

  • Les objectifs de création d’aires protégées et de zones de protection forte à 2030 découlent d’une loi votée par le Parlement.

  • La procédure de création prévoie une association des parties prenantes (notamment des collectivités territoriales) en amont et/ou la consultation des principaux acteurs concernés et/ou la consultation du public. 

  • Pour la plupart des aires protégées, un comité ad hoc ou un organisme réunissant les parties prenantes est créé pour assurer la gestion et le suivi de cette aire protégée. Les connaissances et les savoir-faire des populations locales peuvent ainsi alimenter la définition et la mise en œuvre de mesures de gestion.

Ainsi, en application des modalités de gouvernance de chaque aire protégée, les acteurs concernés et la population peuvent intervenir et donner leur avis. Ce qui est évidemment un point essentiel : la réussite d’une aire protégée dépend de sa capacité à dialoguer et à s’insérer dans son territoire.

Par ailleurs, la création d’aires protégées est largement plébiscitée par la population française.

Les aires protégées sont des espaces privilégiés pour la transition écologique

Vrai

Il n’est plus possible de réfléchir à l’organisation de nos sociétés et aux activités humaines sans prendre en compte la préservation de l’environnement et de la biodiversité.

Différentes conventions internationales, que ce soit sur la biodiversité(le lien est externe) ou sur le climat(le lien est externe), tentent de traduire en actions la prise de conscience mondiale de la nécessité de préserver notre planète et donc d’adapter nos modes de vie.

Ainsi les aires protégées constituent l’un des moteurs de la transition écologique des territoires, en montrant que, même en interdisant ou en réglementant certaines activités, un dynamisme économique orienté vers un faible impact sur l’environnement peut être au rendez-vous (exemple : parcs nationaux(le lien est externe)). D’autres aires protégées, comme les parcs naturels régionaux ou les sites Natura 2000, constituent des outils pour aider les acteurs des territoires à maintenir des pratiques favorables à la biodiversité et à en réorienter d’autres vers la transition écologique. Les équipes de gestionnaires permettent d’animer et de conseiller.

Des financements notamment européens, permettent d’aider à s’inscrire dans d’autres modèles économiques et à maintenir et créer des emplois non délocalisables.

Cependant, il est toujours aussi difficile de créer des aires protégées. C’est pourquoi nous espérons que les informations fournies pour répondre à ces quelques questions vous donneront une autre vision des aires protégées et que nous pourrons avancer collectivement dans un climat apaisé pour créer de nouvelles aires protégées et ainsi répondre aux enjeux de l’avenir de notre planète, de nos sociétés et nos enfants !