Déchets

Depuis la fin 2022, une grande partie des équipements électriques et électroniques (EEE) bénéficie du bonus réparation : 

• Appareils d’entretien : aspirateur, fer à repasser, climatiseur… 
• Gros électroménager : lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, table de cuisson, sèche-linge… 
• Cuisine : bouilloire, four micro-ondes, machines à café, four… 
• Téléphone fixe et portable 
• Et bien plus encore ! 

En novembre 2023, le bonus réparation s’est élargi aux vêtements et  chaussures : 

• Pour les vêtements : réparation de trous, accrocs, changement de doublure ou de zip, couture défaite 
• Pour les chaussures : ressemelage, collage de couture, pose de patins… 

Le bonus réparation devrait prochainement être étendu à de nouvelles catégories de produits : articles de sport et loisirs, articles de bricolage et jardin… 

Pour bénéficier du bonus réparation, il faut s’assurer au préalable que le produit n’est plus couvert par une garantie, et que le problème rentre bien dans les catégories éligibles au bonus réparation. 

Il faut se rendre chez un réparateur ou une réparatrice labellisée près de chez vous ou en ligne pour obtenir cette réduction qui apparaîtra directement sur votre facture. Il n’y a aucune démarche administrative supplémentaire à fournir pour bénéficier du bonus, c’est le réparateur ou la réparatrice qui sera remboursée. 

La réparation est un des moteurs principaux de la prévention des déchets. En effet, faire réparer son objet permet d’allonger la durée de vie des produits, et donc d’éviter le rachat d’un produit neuf. Ainsi la réparation contribue à : 

• Diminuer l’extraction de matières premières, et tous les effets que cette extraction peut avoir sur l’environnement (consommation de l’eau, perturbation et destruction des milieux naturels, artificialisation des sols…)  
• Réduire les effets liés à la production d’objets : consommation d’énergie, de ressources, risques de pollution, d’incendie… 
• Réduire la production de déchets, qui ne cesse d’augmenter chaque année, et qui entraîne pollution des sols, incinération… 

Aujourd’hui, le principal frein pour systématiser la réparation est le prix : 68% des Français·es déclarent que la réparation coûte trop cher, alors que 83% seraient prêt·es à faire réparer. En réduisant la facture, l’ambition du bonus est d’inciter à la réparation. 

Par ailleurs, un autre frein majeur de la réparation est la difficulté de trouver des répareurs et réparatrices de confiance. Grâce à la labellisation, les professionnel·les sur les sites Internet des éco-organismes, ce qui permet de faciliter la recherche.

Après plus d’un an d’application du bonus réparation aux équipements électriques et électroniques (EEE), les résultats sont très timides, pour ne pas dire décevants. Le fonds dédié à ce bonus peine à être dépensé, faute de réparations placées sous le dispositif (9 réparations sur 10 ont lieu en dehors du dispositif). Plusieurs raisons peuvent expliquer ce bilan :

• Le manque de communication sur le dispositif : les consommateurs et consommatrices, y compris les plus sensibles aux questions environnementales, ne semblent pas connaître l’existence du bonus. Le dispositif ne permet pas non plus d’attirer des personnes qui n’ont pas l’habitude de réparer. 
• Le manque de réparateurs et réparatrices labellisées : une partie du monde de la réparation est réticente face à ce dispositif trop chronophage d’un point de vue administratif. Ce poids administratif affecte en particulier les plus petit·es artisan·es, déjà fortement en difficulté pour gérer la charge administrative ordinaire. 
• Le manque de réparateurs et de réparatrices (tout court) : les métiers de la réparation peinent à se développer et à mailler l’entièreté du territoire. Certaines personnes désireuses de bénéficier d’un service de proximité se retrouvent sans structure de réparation près de chez elles. Ces métiers doivent être revalorisés, en augmentant le nombre de formations disponibles en France, mais aussi en redorant plus généralement le blason des métiers de l’artisanat. 
• L’omniprésence des incitations à la surconsommation : nous sommes en permanence incité·es à consommer toujours plus, notamment via le matraquage de la publicité. De plus, les prix dérisoires des entreprises de la surconsommation (comme la fast fashion) seront toujours moins élevés que le prix de la réparation. Il faut lutter contre la publicité et la consommation de produits rapidement jetables. En parallèle, chacun et chacune peut changer son rapport aux objets, en privilégiant les achats durables quand cela est faisable : robustes, réparables, en matériaux réutilisables ou recyclables. 

Pour plus d’informations, l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) a rédigé un bilan à l’occasion du premier anniversaire du bonus réparation des EEE, et sorti une enquête sur l’impact du bonus réparation. 

Brûler les résidus végétaux de son jardin est un gâchis monumental, qui, à l’échelle de la France, équivaut à perdre un gisement de volume comparable à 2 900 piscines olympiques !  Ces résidus sont pourtant issus de nos jardins et sont des ressources précieuses pour nourrir nos plantes, enrichir et préserver nos sols et ainsi les rendre plus résilients. Alors ne brûlons plus une ressource si utile !

Le brûlage des végétaux engendre une pollution de l’air non négligeable, qui expose la santé des personnes alentour plus de celle du ou de la responsable elle-même. Utiliser ces végétaux en paillage ou en les compostant, c’est à l’inverse contribuer favorablement à la santé et la beauté des végétaux : potager, fleurs, arbustes, arbres…

Par exemple, les feuilles mortes et les débris végétaux constituent une litière naturelle de protection qui joue un rôle crucial dans la santé des sols et qui est bénéfique pour la biodiversité. Elle permet aussi de conserver l’humidité dans les sols, limitant le besoin d’arrosage et protégeant les végétaux de la sécheresse.

Si le brûlage est passible d’une amende, les solutions alternatives sont bénéfiques pour le porte-monnaie. Cela passe par l’économie d’eau grâce à la technique du paillage, de carburant en limitant les trajets à la déchèterie, de paillage ou de compost qui sont alors produits sur place, et plus largement par la réduction des coûts de traitement pour la collectivité.

La production des déchets verts est étroitement liée aux pratiques de jardinage qui privilégient de plus en plus le « jardinage au naturel » ou « jardinage raisonné ». Cette approche globale prend en compte la conservation de la biodiversité, la préservation de l’eau, l’élimination des produits chimiques, la santé des sols, etc.

Pour réduire le volume de végétaux produit, il est recommandé de choisir des essences à croissance lente, des plantes et des arbres mieux adaptés à votre environnement (sol, exposition, climat…). Il est également conseillé de laisser les tontes de gazon sur place, de remplacer des zones de pelouse par de la prairie et d’accepter la présence de fleurs sauvages.

Toutes ces astuces visent à favoriser des végétaux mieux adaptés, qui nécessiteront ainsi moins d’entretien et produiront donc moins de déchets.

• Découvrez le guide Jardiner 100% naturel de l’ADEME pour vous lancer facilement et acquérir les réflexes du «jardinier écolo» sur le long terme.

Le broyage, préalable à l’utilisation de certains déchets verts en compostage et en paillage, est encore trop peu courant (le principal frein évoqué dans l’étude de l’ADEME étant l’absence d’équipement). 

Il est notamment nécessaire pour les tailles de branches de diamètre petit à moyen et les gros éléments végétaux, inutilisables en l’état. En fonction de la nature et de la quantité de végétaux, un sécateur ou une tondeuse passée à plat sur les débris peut suffire, sinon un broyeur spécifique peut être utilisé. Dans tous les cas, le broyage permet de valoriser les déchets ligneux qui se dégradent très lentement.

Enfin, les branches de diamètre important peuvent aussi, après minimum 18 mois de séchage sous abris ventilé, servir de bois de chauffage dans des appareils adaptés et performants (inserts, poêles).

Dans tous les cas, les branches et branchages peuvent être utilisés comme matériaux de petite construction (petites barrières, piquets, hôtels à insectes, haies sèches, etc.).

Adaptée aux déchets de petite taille, la technique du paillage à la fois simple et efficace : il s’agit d’étaler en surface les feuilles mortes, brindilles, broyats ou tontes de pelouse en fine couche et laisser se dégrader. Ce paillis protégera le sol de l’érosion, du dessèchement et des écarts de température, tout en l’améliorant par l’apport de matière organique pour les organismes du sol (microfaune, macrofaune).

Parmi les pratiques vertueuses, la technique du compostage largement répandue, notamment en milieu rural, nécessite un suivi léger.

Le principe s’inspire de la formation de l’humus naturel : sous l’action de micro-organismes et en présence d’oxygène, les déchets verts et autres biodéchets sont dégradés en compost, un amendement très riche qui viendra nourrir le sol.

Le compostage des déchets végétaux et autres biodéchets peut se pratiquer à différentes échelles :

1. compostage individuel : par l’installation d’un composteur dans son jardin (un tas de déchets végétaux se compostera aussi à terme).
2. compostage partagé : des bacs installés dans des établissements, en pied d’immeuble ou à l’échelle d’un quartier permettent à plusieurs usagers de composter collectivement leurs biodéchets.

Le compostage fonctionne particulièrement bien si un certain équilibre chimique est respecté, alternant des matières carbonées plus ligneuses (branchages, feuilles mortes…) et azotées plus dégradables (épluchures et autres déchets de cuisine, tontes…) : il permet alors la valorisation organique de l’ensemble des biodéchets.

• Composter ses déchets : l’essentiel pour bien démarrer
• Le site web du Réseau Compost Citoyen se révèle être une mine d’informations utiles autour du compostage.

Tout est une question d’équilibre et dépendra de votre type de compost : plus il est grand, moins vous serez limités dans ce que vous pourrez y déposer.

Incontournables et sans modération :

• les déchets de cuisine : épluchures de légumes et de fruits, marc de café, pain, laitage, croûtes de fromage, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés.
• les déchets verts : tonte de gazon, feuilles, tailles de haies, fleurs fanées…
• les déchets issus de végétaux : papier, cendre, sciure, copeau, carton, plantes d’intérieur, etc.

Chaque déchet organique est apte au compostage, même bien souvent ceux pour lesquels on a des doutes, sous certaines conditions :

• les agrumes : en quantité raisonnable et coupées en morceaux. A éviter dans un lombricomposteur ;
• les coquilles d’œuf : idéalement broyées, elles ne se décomposeront pas, mais aident à l’aération du compost ;
• les branches, noyaux, os : idéalement broyés, ou ils mettront très longtemps à se décomposer ;
• la viande et le poisson : ce sont eux qui risquent d’attirer les animaux. Vous pouvez les composter dans un composteur classique, à condition de les couper en petit morceaux, de les répartir de manière homogène et de bien les recouvrir.

Non ! Un compost qui dégage une mauvaise odeur est un compost qui présente un déséquilibre ou un problème de décomposition.

Un compost odorant est généralement trop humide. La clé ? Ajoutez de la matière sèche (des feuilles mortes, du papier ou du carton (les boîtes d’oeuf en carton sont idéales)…) pour contrebalancer la matière azotée telles que les épluchures.

Lorsque vous ajoutez de nouvelles épluchures, prenez le réflexe d’ajouter de la matière sèche et de remuer régulièrement votre compost pour l’aérer.

En théorie, non ! S’il y a des bêtes, c’est qu’elles rôdaient déjà dans les parages avant l’arrivée du compost…

Vous pouvez vous éviter toute contrariété en déposant un grillage métallique dans le fond du composteur et en veillant à son équilibre.

Vous pouvez également restreindre le type de déchets que vous y intégrez en évitant la viande, le poisson ou les croûtes de fromage.

Vous pouvez l’utiliser en tant qu’amendement naturel en surface dans le potager ou les massifs de fleurs (en griffant légèrement). Il sera aussi très bien dans vos pots et plantations, mélangé à la terre de surface.